7-25 août 2008
Pakistan. Démission du président Pervez Moucharraf
Le 7, lors d'une conférence de presse, les dirigeants de la coalition gouvernementale, Asif Ali Zardari, chef du Parti du peuple pakistanais (P.P.P.), et Nawaz Sharif, chef de la Ligue musulmane pakistanaise-Nawaz (P.M.L.-N.), s'expriment en faveur de la destitution du président Pervez Moucharraf, qu'ils considèrent comme un « obstacle à la transition démocratique ». Le succès d'une telle entreprise nécessite un vote à la majorité des deux tiers dans chacune des deux chambres du Parlement.
Le 11, le Parlement engage la procédure de destitution du chef de l'État pour mauvaise administration et viol de la Constitution à l'occasion de l'élection présidentielle d'octobre 2007.
Le 12, un attentat à la bombe dirigé contre un véhicule de l'armée fait au moins treize morts à Peshawar, dans le nord-ouest du pays.
Le 13, un attentat-suicide cause la mort d'au moins huit personnes à Lahore. Ces actions répondent à l'offensive lancée au début du mois par l'armée contre les talibans dans les zones tribales frontalières de l'Afghanistan.
Le 18, le président Moucharraf, au pouvoir depuis son coup d'État d'octobre 1999, annonce sa démission, tout en dénonçant les « fausses accusations » portées contre lui. Son successeur doit être élu le 6 septembre.
Le 21, un double attentat-suicide à la sortie de la principale usine d'armement du pays, à Wah, près d'Islamabad, cause la mort de soixante-quatre ouvriers. Il est revendiqué par le Mouvement des talibans du Pakistan, réputé proche d'Al-Qaida, qui menace de multiplier ses actions dans les grandes villes si l'armée poursuit ses opérations dans les zones tribales. Depuis un an, les attentats auraient causé la mort de quelque 1 200 personnes dans le pays.
Le 25, Nawaz Sharif annonce que la P.M.L.-N. rejoint l'opposition. Il reproche notamment à Asif Ali Zardari de ne pas respecter l'accord de gouvernement en repoussant la réhabilitation des juges démis par Pervez Moucharraf en novembre 2007. La majorité gouvernementale, obtenue par la coalition autour du P.P.P. de petites formations aux intérêts divergents, paraît fragile.