7-27 août 1986
Soudan. Escalade de la guerre civile et aggravation de la famine dans le Sud
Le 7, dans une interview publiée par la presse égyptienne, le colonel John Garang, chef des rebelles sudistes de l'Armée populaire de libération du Soudan (APLS) réclame l'abrogation de la charia (loi islamique) instaurée en 1983 par l'ancien président Gaafar Nimeyri comme préalable à la réunion de la conférence constitutionnelle nationale.
Le 12, les pourparlers, en cours à Addis-Abeba (Éthiopie) depuis la fin de juillet entre les représentants du gouvernement de Khartoum et les rebelles du Sud se terminent par un échec : la charia ne sera pas abrogée.
Le 16, un avion civil de la compagnie aérienne Sudan Airways est abattu par les rebelles près de la ville de Malakal. Soixante personnes sont tuées. Les rebelles de l'APLS avaient annoncé qu'ils abattraient systématiquement tous les avions survolant les zones qu'ils contrôlent.
Le 19, le gouvernement déclare qu'il n'engagera plus de négociations avec le colonel John Garang, qualifié de « criminel ». L'APLS annonce, de son côté, une vaste offensive contre les principales villes du Sud (Djouba, Wau, Malakal et Bentiu), dont il invite la population à fuir, afin d'éviter les combats.
Le 20, les Nations unies confirment l'évacuation de leur personnel installé dans le Sud.
Le 21, le Premier ministre soudanais Sadek Al Mahdi annonce la mobilisation sur tous les fronts, constatant qu'une « confrontation militaire est inévitable avec les rebelles ».
Le 27, le dernier convoi acheminé par le Programme alimentaire mondial atteint Djouba, capitale de l'Equatoria : ces 700 tonnes de denrées ne représentent que peu de chose dans une région où la situation alimentaire se dégrade et où la population misérable et affolée par les combats est menacée de mort lente, selon un rapport du Comité international de la Croix-Rouge.