7-27 janvier 1986
États-Unis - Libye. Adoption par Washington de sanctions économiques contre Tripoli après les attentats de Rome et de Vienne
Le 7, le président Reagan annonce des mesures de boycottage économique contre la Libye. Après les attentats du 27 décembre 1985 dans les aéroports de Vienne et de Rome, il affirme que, « en fournissant un soutien matériel à des groupes terroristes qui attaquent des citoyens américains, la Libye [...] s'est engagée dans une agression armée contre les États-Unis ». Toutes les relations économiques et commerciales sont interrompues et tous les Américains travaillant en Libye (environ mille cinq cents personnes) doivent quitter le pays. Ces représailles concernent surtout les quatre compagnies pétrolières américaines qui opèrent en Libye et produisent environ la moitié du pétrole libyen. Quelques heures avant l'annonce de ces mesures, les quarante-trois pays membres de l'Organisation de la conférence islamique, réunis pour leur seizième session ministérielle à Fès (Maroc), avaient publié un communiqué de « solidarité avec le peuple arabe libyen ». Une autre motion de soutien est adoptée après l'annonce des sanctions américaines.
Le 8, les avoirs financiers libyens aux États-Unis sont gelés pour éviter d'éventuelles représailles de Tripoli contre les avoirs américains en Libye. Les alliés des États-Unis, instamment priés par Ronald Reagan de se joindre au boycottage américain afin d'isoler économiquement la Libye, expriment leurs réticences et leur scepticisme à l'égard de l'efficacité de telles mesures. Cependant, plusieurs États demandent à leurs industriels d'éviter de se substituer aux Américains.
Le 27, les ministres des Affaires étrangères de la C.E.E., réunis à Bruxelles, adoptent une déclaration sur la « lutte contre le terrorisme international », qui ne mentionne pas le nom de la Libye. Les Douze annoncent qu'ils n'exporteront plus « des armes ou d'autres équipements militaires vers des pays qui soutiennent le terrorisme ».