7-28 mars 1986
États-Unis - Nicaragua. Demande du président Ronald Reagan au Congrès pour une aide militaire aux « contras »
Le 7, le président Reagan nomme Philip Habib envoyé spécial pour l'Amérique centrale. Chargé de « parvenir à une solution diplomatique au Nicaragua », celui-ci se rend, du 12 au 14, au Salvador, au Honduras, au Guatemala et au Costa Rica.
Le 14, Ronald Reagan adresse au Congrès, à l'appui de sa demande de crédits d'assistance militaire en faveur de la guérilla antisandiniste, un document qui précise la politique des États-Unis à l'égard de la « révolution démocratique ». Une évolution de l'attitude américaine à l'égard des dictatures de droite apparaît, puisque la « tyrannie de gauche comme de droite » est dénoncée.
Le 16, Ronald Reagan s'inquiète, dans un discours télévisé, d'une possible « prise de contrôle communiste de l'Amérique centrale » si le Congrès n'approuve pas son projet d'aide militaire aux « contras » nicaraguayens. Celle-ci, qui s'élève à 70 millions de dollars, s'ajoute aux 30 millions d'assistance civile, qui devraient être accordés comme en 1985.
Le 20, la Chambre des représentants, dont la majorité est démocrate, rejette la demande présidentielle par 222 voix contre 210. Mais ce vote n'est pas définitif et de nouveaux débats sur le soutien aux contras sont déjà prévus.
Le 24, Washington fait état d'une « incursion massive » de l'armée nicaraguayenne au Honduras. Aussitôt 20 millions de dollars d'aide militaire d'urgence sont débloqués en faveur du Honduras et quatorze hélicoptères américains sont dépêchés pour le transport des troupes honduriennes.
Le 27, le Sénat, où les républicains sont majoritaires, approuve, par 53 voix contre 47, l'octroi de 100 millions de dollars d'aide civile et militaire aux contras nicaraguayens.
Le 28, le président nicaraguayen Daniel Ortega estime au cours d'une conférence de presse que le vote du Sénat représente une étape supplémentaire vers une « implication directe des troupes américaines aux côtés des mercenaires » et met en garde Washington contre le risque de « vietnamisation de la guerre en Amérique centrale ».