7-28 octobre 2018
Brésil. Élection à la présidence de Jair Bolsonaro
Le 7, le député Jair Bolsonaro, candidat du Parti social-libéral (PSL, extrême droite), arrive en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 46 p. 100 des suffrages. Il devance Fernando Haddad, candidat du Parti des travailleurs (PT, centre gauche), qui obtient 29,3 p. 100 des voix. Ciro Gomes, du Parti démocratique travailliste (centre gauche) recueille 12,5 p. 100 des suffrages. Le taux de participation est de 79,7 p. 100. La campagne a été marquée par l’inéligibilité du très populaire ancien président Luiz Inácio Lula da Silva (PT), condamné pour corruption. Le scrutin a été précédé par la diffusion de très nombreuses fausses informations sur les réseaux sociaux au profit principal de Jair Bolsonaro. Aux élections législatives qui se déroulent le même jour, le PSL, qui ne disposait que d’un député, obtient 11,7 p. 100 des suffrages et 52 sièges sur 513. Le PT, en recul, obtient 10,3 p. 100 des voix et 56 élus. Le Parti de la social-démocratie brésilienne et le Mouvement démocratique brésilien subissent également un important revers avec respectivement 6 p. 100 des suffrages et 29 députés, et 5,5 p. 100 des voix et 34 sièges. La composition du Sénat est tout aussi émiettée.
Le 28, Jair Bolsonaro est élu président avec 55,1 p. 100 des suffrages. Le taux de participation est de 78,7 p. 100. Admirateur de la dictature qui a régné sur le pays de 1964 à 1985, ouvertement raciste, homophobe et misogyne, cet ancien militaire évangéliste promet de lutter contre la corruption et l’insécurité – en autorisant notamment le port d’armes – et de combattre « le communisme, le socialisme et l’extrémisme ». Son programme économique prévoit de nombreuses privatisations, une réduction des dépenses de l’État et une réforme des retraites, en vue de supprimer le déficit budgétaire. Son élection est saluée par le président américain Donald Trump, ainsi que par la plupart de ses homologues latino-américains, de droite comme de gauche.