7-29 mai 1984
Iran - Irak. Attaques de pétroliers dans le Golfe
Le 7, le Al-Ahoud, un pétrolier saoudien de 116 000 tonnes qui venait de charger une cargaison de pétrole au terminal iranien de l'île de Kharg, est touché par un missile tiré par un avion irakien. Déjà, le 26 avril, le Safina-al-Arab, autre pétrolier saoudien de 360 000 tonnes, avait été attaqué par l'aviation irakienne dans cette « zone d'exclusion », décrétée par Bagdad en août 1982, qui couvre le secteur nord-est du Golfe. Mais auparavant, l'Irak ne s'était attaqué qu'à des cargos ou à des petits pétroliers et non à des supertankers : désormais Bagdad semble vouloir faire respecter le blocus des ports iraniens qu'il a imposé.
Le 13, puis le 14, le Oum-Kassabah (75 000 t), puis le Bahrah, qui naviguait à vide, deux pétroliers koweitiens, sont attaqués dans le Golfe par l'aviation iranienne qui intervient ainsi pour la première fois depuis le début du conflit irano-irakien.
Le 16, le Yanbuh, un pétrolier saoudien de 210 000 tonnes, est atteint par un missile tiré par un avion iranien, alors qu'il se trouvait dans les eaux territoriales saoudiennes, à quelques miles de Ras-Tanura, le principal port pétrolier saoudien. Téhéran ne revendique pas clairement ces attaques, mais, le 16 également, l'hodjatoreslam Hachemi Rafsandjani, représentant de l'imam Khomeyni au Conseil supérieur de défense iranien, confirme la détermination de l'Iran de paralyser le trafic pétrolier du Golfe pour s'opposer au blocus irakien. Téhéran s'en prend en priorité aux États arabes du Golfe qui soutiennent financièrement l'effort de guerre irakien. Les jours suivants, l'Irak revendique une dizaine d'attaques de pétroliers, qui ne sont d'ailleurs pas toutes confirmées, tandis que l'Iran ne s'en prend qu'à un petit pétrolier battant pavillon libérien.
Le 29, Washington, qui a réaffirmé son attachement à la libre navigation dans le Golfe, mais écarté une intervention militaire directe des États-Unis, annonce la livraison à l'Arabie saoudite de 400 missiles antiaériens Stinger. Israël, redoutant que ces missiles ne soient utilisés contre lui ou ne tombent entre les mains de terroristes arabes, tentait depuis plusieurs mois de s'opposer à cette vente.