7-29 septembre 1983
Chili. Cinquième journée de protestation et dixième anniversaire de la chute de l'Unité populaire
Le 7, cinq membres du Mouvement de la gauche révolutionnaire (M.I.R.) sont tués par les forces de l'ordre. Il s'agirait, selon les autorités, de membres du commando extrémiste qui a assassiné, le 30 août, le général Carol Urzua.
Le 8, a lieu la cinquième journée de protestation nationale à l'appel de l'Alliance démocratique, coalition qui regroupe autour de la Démocratie chrétienne des partis de la droite conservatrice à la gauche socialiste. Des manifestations pacifiques ont lieu contre le régime du général Pinochet, mais, la nuit tombée, des affrontements violents opposent les forces de l'ordre aux habitants des poblaciones, les quartiers pauvres de Santiago. Ces affrontements font cinq morts, tués par balles. Les trois nuits suivantes, l'agitation se poursuit dans les poblaciones : la police la réprime avec une très grande violence, provoquant de nouvelles victimes.
Le 9, le régime organise un défilé de ses partisans face au palais présidentiel. Des contre-manifestants provoquent des bagarres.
Le 11, les partisans du régime fêtent le dixième anniversaire de la chute de l'Unité populaire. À cette occasion, le général Pinochet prononce un discours dans lequel il confirme son intention de demeurer au pouvoir jusqu'en 1989 et rappelle que « l'activité politique reste interdite » et que « le gouvernement pourrait recourir, si les circonstances l'exigeaient, aux mesures d'exception prévues par la loi ».
Le 29, l'Alliance démocratique reprend avec le ministre de l'Intérieur, Sergio Onofre Jarpa, le dialogue engagé en août mais interrompu le 9 septembre. L'opposition a renoncé à exiger immédiatement un calendrier précis pour le rétablissement de la démocratie, mais demande la mise en place d'une commission mixte chargée d'élaborer un nouveau statut pour les partis politiques et de prévoir les modalités des futurs scrutins.