7-29 septembre 1992
Afrique du Sud. Vers une reprise des négociations
Le 7, l'armée du bantoustan du Ciskei ouvre le feu sur les dizaines de milliers de manifestants du Congrès national africain (A.N.C.) qui tentaient de franchir la frontière. Le bilan de la fusillade s'élève à une trentaine de morts. L'A.N.C. accuse le gouvernement de Pretoria de complicité passive avec la junte militaire du Ciskei. Cette opération conduite par l'organisation nationaliste noire contre les homelands, dont certains dirigeants lui sont hostiles, s'inscrivait dans le cadre des actions de masse lancées en juin. L'A.N.C. entendait aussi marquer son opposition à la solution fédéraliste de la crise politique sud-africaine proposée par Pretoria aux dirigeants des bantoustans.
Le 16, le président Frederik De Klerk, qui a déclaré le 9 qu'il souhaitait rencontrer le président de l'A.N.C., Nelson Mandela, « de toute urgence », annonce des réformes en vue de la constitution d'un gouvernement non racial. Parmi celles-ci figurent un amendement à la Constitution permettant à toute personne d'être nommée ministre « indépendamment de sa race », une modification de la loi électorale, et un « remodelage » des bantoustans. Il s'engage à mettre en place une Constitution transitoire et à organiser des élections générales ouvertes à tous avant la fin de son mandat, dans deux ans.
Le 26, la rencontre, à Johannesburg, du président De Klerk et de Nelson Mandela aboutit à un accord sur une prochaine reprise des négociations entre le gouvernement et l'A.N.C. Nelson Mandela s'engage implicitement à cesser le mouvement d'actions de masse. Des mesures visant à contrôler les activités des partisans de l'Inkatha, mouvement zoulou hostile à l'A.N.C., sont décidées.
Le 29, les dirigeants noirs des homelands du Kwazulu, du Bophuthatswana et du Ciskei dénoncent les accords conclus entre le gouvernement et l'A.N.C.