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7-30 juin 2022

France. Élections législatives.

Le 7, saisi en référé par les formations de la Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (NUPES), le Conseil d’État demande au ministre de l’Intérieur de « prendre en considération la NUPES comme une nuance politique à part entière dans la présentation des résultats des élections législatives », comme il le fait des partis membres de la coalition présidentielle Ensemble !

Le 9, le président Emmanuel Macron réélu en mai, évoquant les élections législatives lors d’un déplacement dans le département du Tarn, déclare que « rien ne serait plus dangereux que d’ajouter au désordre mondial un désordre français que proposent les extrêmes ».

Le 12, à l’issue d’une campagne électorale sans relief, le premier tour des élections législatives est marqué par un nouveau record d’abstention (52,5 %) et par les scores très proches, en nombre de voix, réalisés par les listes Ensemble !, qui regroupent les candidats de la majorité présidentielle (25,8 % des suffrages selon le décompte du ministère de l’Intérieur), et NUPES, qui rassemblent les candidats des principaux partis de gauche et écologistes autour de La France insoumise (LFI) (25,7 % des voix). Le score d’Ensemble ! est en baisse par rapport à celui de la totalité de ses composantes au premier tour des élections législatives de juin 2017 et à celui du premier tour de l’élection présidentielle de mai. Le score de la NUPES est à peine supérieur à celui de l’ensemble de ses composantes en 2017. Le Rassemblement national (RN) réalise son meilleur score à un premier tour d’élections législatives avec 18,7 % des suffrages. Avec 11,3 % des voix, l’Union de la droite et du centre (UDC), qui regroupe principalement Les Républicains (LR) et l’Union des démocrates et indépendants (UDI), est en baisse par rapport au premier tour de 2017. Aucun des candidats du parti Reconquête d’Éric Zemmour, qui avait disputé l’élection présidentielle en mai, ne se qualifie pour le second tour. Les anciens ministres de l’Éducation Jean-Michel Blanquer et du Logement Emmanuelle Wargon sont éliminés. Une polémique éclate à la suite de la requalification en « divers gauche », par le ministère de l’Intérieur, de candidats présentés par la NUPES, et de la non-prise en compte par la place Beauvau des candidats se réclamant de la NUPES en Corse et en outre-mer, mais non officiellement investis en tant que tels, l’accord de coalition n’incluant pas ces régions. Cela amène le quotidien Le Monde à attribuer la première place en nombre de voix à la NUPES, avec 26,1 % des voix. Par ailleurs, la position initiale de la majorité présidentielle de ne pas donner de consigne de vote en cas de duel opposant des candidats du RN et de la NUPES au second tour est contestée par certains de ses représentants comme le ministre délégué en charge de l’Europe Clément Beaune le 16 juin. La Première ministre Élisabeth Borne corrigera cette position le lendemain en appelant à ne donner aucune voix à l’extrême droite, tout en appelant à soutenir les candidats « républicains ».

Le 14, dans une allocution prononcée à l’aéroport d’Orly avant un déplacement à l’étranger, Emmanuel Macron appelle les électeurs à lui accorder « une majorité solide » au second tour, afin de lui permettre d’« assurer l’ordre, à l’extérieur comme à l’intérieur de nos frontières ».

Le 19, le second tour des élections législatives prive de majorité absolue les partis soutenant le chef de l’État, situation inédite sous la Ve République, qui risque d’empêcher l’adoption du programme de réformes présidentiel. Ensemble ! constitue toutefois la première force à l’Assemblée nationale avec 250 sièges sur 577, dont 172 pour Renaissance (ex-LRM), 48 pour le groupe Démocrates mené par le MoDem et 30 pour la formation d’Édouard Philippe, Horizons. Les formations de la NUPES augmentent fortement leur représentation avec au total 151 élus, dont 75 pour la France insoumise, 31 pour les socialistes et apparentés et 23 pour les écologistes. Avec 89 députés, le RN crée la surprise en décuplant son nombre d’élus. L’UDC, en forte baisse, totalise 62 sièges, dont 59 pour Les Républicains. Le groupe Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, compte 16 députés, des élus du centre-gauche et du centre-droit, notamment régionalistes, tandis que 9 députés ne sont pas inscrits, entre autres des dissidents de gauche et des élus d’extrême droite. Le taux d’abstention est de 53,8 %. Les résultats de certains duels entre le RN et Ensemble ! ou entre le RN et la NUPES illustrent des défaillances dans l’application du front républicain contre l’extrême droite. Certaines personnalités de la majorité présidentielle ne sont pas élues, tels le président sortant de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, l’ancien ministre Christophe Castaner et le président du groupe MoDem à l’Assemblée Patrick Mignola. Les ministres de la Transition écologique et de la Fonction publique Amélie de Montchalin, la ministre des Solidarités et de la Santé Brigitte Bourguignon, ainsi que la secrétaire d’État à la Mer Justine Benin ne sont pas non plus élues et devront quitter le gouvernement, selon la règle édictée par l’Élysée.

Le 20, à l’issue de la réunion du comité stratégique des Républicains, le président du parti Christian Jacob indique qu’il n’est « pas question de pacte, ni de coalition, ni d’un accord de quelque nature que ce soit » avec la majorité présidentielle.

Le 20 également, la proposition de Jean-Luc Mélenchon, chef de file de LFI, de former un groupe parlementaire unique de la NUPES à l’Assemblée nationale est rejetée par les autres formations de la coalition.

Le 21, la Première ministre Élisabeth Borne remet sa démission au président Macron, qui la refuse.

Les 21 et 22, Emmanuel Macron reçoit à l’Élysée les représentants des grandes forces politiques représentées au Parlement.

Le 22, lors d’une allocution télévisée, le chef de l’État appelle « toutes les forces politiques » à la « responsabilité », excluant de renoncer au projet pour lequel les électeurs lui ont accordé en mai une « légitimité claire ». Rejetant la formation d’un gouvernement d’union nationale, il leur propose de conclure avec lui un « contrat de coalition » ou de constituer des majorités « texte par texte ».

Le 28, la ministre sortante des Outre-Mer Yaël Braun-Pivet (LRM), candidate d’Ensemble !, est élue à la présidence de l’Assemblée nationale. Elle est la première femme à occuper cette fonction dans l’histoire du pays.

Le 29, le RN obtient pour la première fois de son histoire deux postes de vice-président de l’Assemblée nationale. Les quatre autres postes se répartissent entre LFI, le MoDem, le Parti socialiste (PS) et Horizons.

Le 30, LFI obtient la présidence de la commission des Finances de l’Assemblée nationale – fonction traditionnellement attribuée à la principale formation de l’opposition – en la personne d’Éric Coquerel.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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