7-30 mars 1983
Zimbabwe. Massacre de populations civiles dans le Matabeleland et exil à Londres de Joshua Nkomo
Le 7, le gouvernement annonce l'arrestation de centaines de partisans de Joshua Nkomo dans la province du Matabeleland. La rivalité politique qui oppose les deux anciens chefs de la lutte pour l'indépendance, Robert Mugabe, actuel Premier ministre, et Joshua Nkomo, ancien ministre de l'Intérieur destitué en février 1982, a pris, en effet, un tour dramatique avec l'opération de ratissage engagée depuis la fin de janvier au Matabeleland où l'armée se livre à des massacres de la population civile sous prétexte d'éliminer les « dissidents » du parti de Joshua Nkomo.
Le 13, Joshua Nkomo, qui a fui le Zimbabwe, se réfugie à Londres. Plusieurs membres de sa famille qui désiraient le rejoindre sont arrêtés.
Le 26, Robert Mugabe menace le parti d'opposition, la Z.A.P.U., d'interdiction et réaffirme que ce parti est à l'origine de la dissidence dans la province du Matabeleland. Il rejette toute idée de négociation avec Joshua Nkomo.
Le 29, les sept évêques catholiques du Zimbabwe demandent au gouvernement de mettre fin au régime de terreur et condamnent le massacre de centaines d'innocents commis par l'armée. Le lendemain, le gouvernement rejette cette condamnation qu'il juge « irresponsable, inventée et propagandiste ».