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7-30 mars 1985

France. Manifestations de racisme et d'antisémitisme, et réactions dans les milieux politiques et religieux

Le 7, à Toulouse, Laurent Fabius, soulignant l'incompatibilité totale « entre les valeurs de la République et ce que représente le racisme », demande que « chacun dépasse les divisions politiques traditionnelles [...] pour montrer qu'en France le racisme ne l'emportera pas ». D'autre part, depuis plusieurs semaines, l'Église catholique multiplie, notamment par la voix des évêques, les mises en garde contre le racisme ; des déclarations communes avec les responsables des autres confessions appellent à une mobilisation contre les idéologies pernicieuses, « en contradiction avec l'Évangile ».

Dans la nuit du 20 au 21, à Menton (Alpes-Maritimes), trois jeunes gens sont victimes d'une agression raciste. L'un d'entre eux, ressortissant marocain, est tué de trois balles de carabine. Une des deux personnes arrêtées affirme pour justifier son geste : « Je n'aime pas les Arabes. » Le cardinal Lustiger, archevêque de Paris, déclare sur TF 1, le 24 : « J'ai peur d'avoir honte pour mon pays. »

Le 26, à l'appel de l'association S.O.S. Racisme, qui a diffusé des dizaines de milliers de badges « Touche pas à mon pote », une manifestation réunit environ deux mille personnes à Menton. Des rassemblements ont également lieu dans plusieurs autres villes.

Le 29, une bombe explose dans un cinéma de la rue de Rivoli à Paris qui organisait le quatrième festival international du cinéma juif. Dix-huit personnes sont blessées dans cet attentat antisémite qui n'est pas revendiqué. Des rassemblements ont lieu les 30 et 31, auxquels participent plusieurs personnalités de la majorité et de l'opposition.

Le 30, à Miramas (Bouches-du-Rhône), un jeune Algérien est tué d'un coup de fusil à la suite d'une altercation.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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