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7-30 septembre 2008

États-Unis. Plan de sauvetage du secteur bancaire et internationalisation de la crise financière

Le 7, le secrétaire d'État américain au Trésor Henry Paulson annonce la mise sous tutelle publique de Fannie Mae et de Freddie Mac. Victimes de la crise des subprimes, ces deux importants établissements de refinancement du crédit immobilier aux États-Unis avaient déjà fait l'objet d'un plan de sauvetage en juillet. Le coût de leur renflouement est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les deux candidats à la Maison-Blanche, John McCain et Barack Obama, approuvent l'opération.

Le 15, Lehman Brothers, cinquième banque d'investissements américaine, se place sous la protection de la loi sur les faillites. Faute d'une aide fédérale comparable à celle que l'État américain avait consentie à la banque J. P. Morgan en mars pour le rachat de la Bear Stearns, aucun repreneur n'est parvenu à formuler d'offre.

Le 15 également, la banque de dépôts Bank of America annonce le rachat de la banque d'affaires Merrill Lynch pour 50 milliards de dollars.

Le 17, la Réserve fédérale (Fed) annonce l'octroi d'un prêt de 85 milliards de dollars au deuxième groupe mondial d'assurances American International Group (A.I.G.), menacé de faillite, en échange de 80 p. 100 de son capital.

Le 18, à Londres, la banque britannique Lloyds T.S.B., soutenue par le gouvernement, annonce sa décision de fusionner avec la Halifax Bank of Scotland (H.B.O.S.), pour former, au second semestre de 2009, le Lloyds Banking Group, géant financier qui contrôlera un tiers du marché britannique du crédit.

Le 19, Henry Paulson et la Fed présentent un plan de sauvetage du secteur bancaire américain par la mise en place d'un fonds public d'apurement des créances douteuses d'un montant de 700 milliards de dollars sur deux ans.

Le 22, les ministres des Finances des quatre pays européens membres du G8 – l'Allemagne, la France, l'Italie et le Royaume-Uni – se disent prêts à prendre «toutes les mesures nécessaires pour assurer la stabilité du système financer», mais rejettent l'appel des États-Unis à adopter un dispositif équivalent au plan de sauvetage américain.

Le 23, le président de l'Assemblée générale de l'O.N.U., le prêtre nicaraguayen Miguel d'Escoto Brockmann, affirme que «ce sont toujours les pauvres qui payent le prix de la cupidité débridée et de l'irresponsabilité des puissants». Le secrétaire général de l'O.N.U. Ban Ki-moon déclare que «la crise financière mondiale menace l'ensemble de notre travail».

Le 24, dans une allocution télévisée, le président américain George W. Bush avertit que «l'économie entière est en danger» et appelle à une action immédiate du Congrès pour éviter que le pays ne cède à «une panique majeure». Il invite les deux candidats à la Maison-Blanche à se joindre à lui pour fixer les modalités du plan de sauvetage du secteur bancaire qui doit être soumis au Congrès.

Le 25, dans un discours prononcé à Toulon (Var), le président français Nicolas Sarkozy déclare que «l'idée que les marchés ont toujours raison est une idée folle» et appelle à «refonder le capitalisme» en proposant notamment l'encadrement des rémunérations des dirigeants d'entreprise. Il avertit que la crise actuelle aura des conséquences sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d'achat, tout en affirmant: «Je n'accepterai pas qu'un seul déposant perde un seul euro parce qu'un établissement financier se révélerait incapable de faire face à ses engagements.»

Le 25 également, le sommet réunissant John McCain et Barack Obama autour du président Bush à la Maison-Blanche aboutit à un constat de désaccord, le candidat démocrate approuvant le plan Paulson alors que son concurrent républicain le rejette.

Le 25 encore, les autorités bancaires américaines annoncent la reprise des activités de la caisse d'épargne Washington Mutual par J. P. Morgan, pour un montant de 1,9 milliard de dollars. J. P. Morgan devient ainsi la première banque de dépôts américaine.

Le 28, les dirigeants des pays du Benelux annoncent l'injection de 11,2 milliards d'euros dans la banque belgo-néerlandaise Fortis en échange d'une prise de participation de 49 p. 100 dans le capital des filiales de cette banque dans les trois pays concernés.

Le 29, à Washington, la Chambre des représentants rejette le plan Paulson par 228 voix contre 205, sur 433 votants.

Le 29 également, à Londres, le gouvernement annonce la nationalisation de la banque Bradford & Bingley, spécialiste du crédit hypothécaire, et la cession de ses actifs les plus sûrs à la banque espagnole Santander.

Le 29 encore, à Berlin, le gouvernement allié à un consortium de banques allemandes accorde une ligne de crédit de 35 milliards d'euros à la banque Hypo Real Estate.

Le 30, les gouvernements belge, français et luxembourgeois décident de financer une augmentation de capital de la banque franco-belge Dexia, pour un montant total de quelque 6,4 milliards d'euros. Au cours du mois, l'expansion de la crise financière affecte gravement les Bourses mondiales.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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