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7-31 janvier 2000

Russie. Poursuite de l'offensive contre Grozny

Le 7, le président par intérim Vladimir Poutine annonce la suspension des opérations militaires à Grozny, la capitale de la République autonome tchétchène que les forces russes bombardent depuis septembre 1999 pour en déloger les « terroristes » indépendantistes. Les autorités déclarent qu'il s'agit d'épargner les « civils retenus de force par les combattants tchétchènes ». Les militaires russes, qui ont lancé l'assaut sur Grozny en décembre 1999, subissent de lourdes pertes dans leur tentative de contrôler la ville. Moscou présente le bilan humain de l'offensive en Tchétchénie ; il s'élève à 465 morts parmi les militaires russes, un chiffre qui serait fortement sous-estimé. Le 7 également, Vladimir Poutine annonce le remplacement, pour des raisons « techniques », de deux des généraux qui dirigent l'offensive russe. La « suspension » des opérations russes se réduit à un simple allègement des bombardements.

Les jours suivants, les combattants tchétchènes mènent de nombreuses contre-attaques dans l'est de la République « libéré » par les forces russes, notamment à Argoun, Chali et Goudermès.

Le 10, les autorités russes annoncent la fin de la trêve à Grozny.

Le 11, le commandant en chef des troupes russes en Tchétchénie déclare que seuls les enfants de moins de dix ans et les hommes de plus de soixante ans, ainsi que les femmes pourront prétendre au statut de réfugié et quitter le pays. Les autres pourront être arrêtés et rassemblés dans les « camps de filtration » installés sur le territoire.

Le 14, Sergueï Stepachine, Premier ministre de la Russie de mai à août 1999, déclare que l'offensive en Tchétchénie était programmée par Moscou depuis mars 1999 et n'était donc pas une réaction à l'opération tchétchène au Daghestan, en septembre 1999, ni aux attentats en Russie, au même moment.

À partir du 15, les bombardements sur Grozny redoublent de violence.

Le 16, l'Association des mères de soldats estime le nombre de morts russes en Tchétchénie à plus de trois mille.

Le 27, le Conseil de l'Europe rejette un amendement demandant la suspension du droit de vote de la Russie en raison de la politique de Moscou en Tchétchénie.

Le 31, le secrétaire d'État américain, Madeleine Albright, en visite à Moscou, met en garde les autorités contre le risque d'« isolement » de la Russie sur la scène internationale.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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