7-31 octobre 1983
Iran - Irak. Livraison à l'Irak des Super-Étendard français et risques d'internationalisation du conflit
Le 7, les cinq Super-Étendard français destinés à l'Irak quittent la base de Landivisiau, en Bretagne, où ils étaient stationnés. Le gouvernement français se refuse à confirmer ou à démentir cette information publiée par la presse : ce n'est qu'au début de novembre que Claude Cheysson reconnaîtra que les cinq appareils ont bien été livrés le 8 octobre.
Le 10, l'hodjatoleslam Rafsandjani, président du Parlement iranien, déclare que « l'Iran a les moyens de bloquer le détroit d'Ormuz [par où passe une grande partie du pétrole du Moyen-Orient] même si cela doit conduire au déclenchement de la troisième guerre mondiale ».
Le 11, le Pentagone annonce l'envoi dans la région d'une force navale transportant environ deux mille marines. Washington précise, le 13, que, si la liberté de navigation dans le Golfe était compromise, les États-Unis « prendraient les mesures nécessaires pour protéger leurs intérêts ».
Le 20, les forces iraniennes lancent une nouvelle offensive qui vise plusieurs hauteurs stratégiques dans les montagnes du Kurdistan irakien.
Le 28, le président Mitterrand, en visite à Tunis, déclare devant le Parlement tunisien : « Il ne faut pas que l'Irak succombe. L'équilibre du Proche et du Moyen-Orient en dépendrait. Mais nous ne pensons pas que cette sauvegarde nécessaire doive être accompagnée de l'humiliation ou de l'échec de l'autre partie. Dans ce conflit, la France a des amis, elle n'a pas d'ennemis. »
Le 31, le Conseil de sécurité des Nations unies adopte une résolution demandant à l'Irak et à l'Iran une « cessation immédiate de toutes les hostilités dans la région du Golfe » et le respect du libre droit de navigation et de commerce. Seuls des quinze membres du Conseil, le Pakistan, le Nicaragua et Malte se sont abstenus. C'est la France qui est à l'origine de cette résolution, rejetée par l'Iran qui la qualifie de « complot ».