7-8 octobre 2008
Thaïlande. Affrontements meurtriers à Bangkok
Le 7, le gouvernement ordonne à la police de dégager le siège du Parlement encerclé la nuit précédente par les militants de l'Alliance populaire démocratique (P.A.D.), qui occupent déjà le siège du gouvernement depuis la fin du mois d'août. La P.A.D. exige la démission du nouveau Premier ministre Somchai Wongsawat, nommé en septembre, qu'elle accuse de servir les intérêts de l'ancien chef du gouvernement Thaksin Shinawatra, renversé par l'armée en septembre 2006 et soupçonné de malversations financières. La P.A.D. reproche au « clan Thaksin » de porter atteinte aux institutions monarchiques en privilégiant un fonctionnement parlementaire du régime aux dépens du système de cooptation qui présidait traditionnellement à la désignation des représentants du peuple. Ces affrontements, les plus violents depuis la répression des manifestations en faveur de la démocratie en mai 1992, causent la mort de deux manifestants. Le Palais royal s'inquiète du sort des blessés, tandis que l'armée réclame l'ouverture d'une enquête sur les violences policières, qu'elle juge excessives.
Le 8, l'armée se déploie à Bangkok autour des bâtiments officiels, sans armes, afin de ramener le calme. Le chef de l'armée de terre, le général Anupong Paojinda, déclare que les militaires resteront « strictement neutres ».