7-9 août 1990
Pérou. Émeutes après l'annonce d'un plan économique draconien
Le 7, le gouvernement péruvien étend à Lima et à une dizaine de provinces l'état d'urgence déjà en vigueur dans la « zone rouge » où sévit la guérilla maoïste du Sentier lumineux. Cette décision précède l'annonce du plan économique du président Alberto Fujimori, qui a pris ses fonctions le 28 juillet.
Le 8, Juan Carlos Hurtado Miller, Premier ministre et ministre de l'Économie et des Finances, présente un programme draconien destiné à enrayer une hyper-inflation supérieure à 1 000 p. 100 par an. Celui-ci s'aligne sur les recommandations du Fonds monétaire international (F.M.I.), alors qu'Alberto Fujimori, surnommé le « candidat des pauvres », avait fait campagne en faveur d'une « médecine douce » à l'opposé du « plan choc » de son rival conservateur à l'élection présidentielle.
Le 9, des émeutes, qui font cinq morts, éclatent dans les quartiers pauvres de la capitale et des principales villes de province pour protester contre les hausses considérables de prix annoncées la veille. L'ordre est rétabli par l'armée, sur laquelle s'appuie le nouveau président.