7-9 juin 1988
Proche-Orient. Sommet de la Ligue arabe
Le 7 s'ouvre à Alger le quatrième sommet extraordinaire de la Ligue arabe, consacré, sous la pression de l'O.L.P. et après six mois de soulèvement dans les territoires occupés, au soutien des pays arabes à la lutte palestinienne en Cisjordanie et à Gaza. Les vingt membres de la Ligue arabe sont représentés et, pour les chefs d'État, seuls sont absents les présidents irakien et somalien ainsi que le sultan d'Oman. Le président algérien Chadli Bendjedid plaide pour l'unité de la nation arabe et rappelle les résolutions du sommet de Fès de septembre 1982 prévoyant l'établissement d'un État palestinien sous le contrôle de l'O.N.U. et reconnaissant implicitement l'existence d'Israël, ainsi que la nécessité d'une conférence internationale.
Le 8, le roi Hussein de Jordanie, qui a rencontré la veille Yasser Arafat pour la première fois depuis le début du soulèvement, se déclare solidaire de toutes les décisions communes concernant le sort du peuple palestinien, mais conseille à ses pairs de ne pas exiger la création d'un État palestinien indépendant et la participation d'une délégation séparée de l'O.L.P. en préalable à la réunion d'une conférence internationale sur le Proche-Orient.
Le 9, Yasser Arafat dresse un bilan positif du sommet des pays arabes, qui consacre à nouveau l'O.L.P. comme le « seul et légitime représentant du peuple palestinien pour conduire la lutte jusqu'à l'établissement d'un État palestinien indépendant ». Tout en entérinant les thèses maximalistes du leader palestinien, les participants laissent la porte ouverte à de futures négociations en ne précisant pas les pouvoirs d'une éventuelle conférence sur le Proche-Orient ni les modalités de la représentation arabe et palestinienne, et en s'abstenant de condamner explicitement le plan Shultz dont ils rejettent toutefois les propositions. Concernant la guerre Iran-Irak, le communiqué final réaffirme les résolutions du sommet d'Amman de novembre 1987, qui condamnaient l'Iran.
