7 mai-1er juin 1982
France. Conflit chez Citroën
Le 7, l'usine Citroën de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) arrête la production. C'est la deuxième unité du groupe automobile atteinte par le conflit qui, opposant des O.S., immigrés pour la plupart et affiliés à la C.G.T., aux membres de la C.S.L., considérée comme un syndicat patronal, a débuté le 22 avril à l'usine d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Petit à petit, cinq usines seront touchées.
Le 11, ont lieu des incidents entre grévistes et non-grévistes à Levallois-Perret. Alors que la direction accuse la C.G.T. de porter atteinte à la liberté du travail, ce syndicat refuse de négocier en présence de la C.S.L.
Le 15, afin d'éviter à la C.G.T. et à la C.S.L. de se trouver dans la même pièce, les négociations qui s'ouvrent s'effectuent par l'intermédiaire d'un système vidéo reliant six salles différentes.
Le 20, après que, la veille, la direction eut entamé une procédure de licenciement contre dix-sept militants de la C.G.T., Jean Auroux, ministre du Travail, nomme un médiateur : Jean-Jacques Dupeyroux, professeur de droit social à l'université de Paris-II.
Le 25, une manifestation organisée par la direction rassemble à Paris plus de vingt mille salariés non grévistes. Le lendemain, se déroule une contre-manifestation à l'initiative de la C.G.T., de la C.F.D.T. et de la F.E.N.
Le 26, J.-J. Dupeyroux rend publiques ses propositions : institution de deux commissions présidées par des sages, et mesures concrètes permettant une libéralisation des conditions de vie et de travail.
Le 27, Jacques Lombard, P.-D.G. de la société, se déclare prêt à accepter ces recommandations. Un protocole d'accord est signé, le 28, entre direction et syndicats sur les élections professionnelles à l'usine d'Aulnay-sous-Bois, et, le 1er juin, le travail peut reprendre au terme d'un conflit révélateur d'un nouvel état d'esprit chez les travailleurs immigrés.