8-11 février 1998
Algérie - Union européenne. Visite en Algérie de la délégation européenne
Le 8, la délégation de neuf parlementaires européens débute à Alger sa mission d'information sur les violences qui se poursuivent dans le pays. Le Parlement de Strasbourg avait pris cette initiative en septembre 1997 ; le gouvernement algérien l'avait acceptée en novembre. Rencontrant des parlementaires algériens, la délégation européenne approuve le principe d'une commission d'enquête internationale sur les réseaux islamistes en Europe. Cette initiative était réclamée par Alger, qui souhaite placer ses relations avec l'Europe sur le plan de la lutte antiterroriste. La proposition européenne de nommer, en contrepartie, une commission d'enquête internationale sur la situation en Algérie est rejetée.
Le 9, les députés européens rencontrent des responsables des partis politiques représentés au Parlement algérien. Ils approuvent le souhait d'élargir le gouvernement à d'autres formations, formulé par certains de leurs interlocuteurs. Ils évoquent la constitution d'une commission d'enquête parlementaire algérienne sur les disparitions et les prisonniers politiques.
Le 10, les parlementaires européens refusent de prendre connaissance d'un message émanant de l'ex-Front islamique du salut (F.I.S.), que leur avait remis le président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, Abdennour Ali-Yahia, avocat du F.I.S. Ils avaient promis aux autorités algériennes de ne pas rencontrer des membres du F.I.S. au cours de leur mission.
Le 11, à l'issue de sa visite, la délégation européenne déclare qu'elle attendra de prendre connaissance du rapport de l'Observatoire national (algérien) des droits de l'homme, qui doit être remis, en mars, à l'O.N.U., pour formuler des propositions officielles. De retour en France, le chef de la délégation, André Soulier (U.D.F.), se démarquant des initiatives prises à Alger par Daniel Cohn-Bendit (Vert allemand) notamment, affirmera que les membres de la mission d'information sont hostiles à une commission d'enquête internationale en Algérie par souci de ne pas « faire de l'ingérence ». Il déclarera également que la délégation a acquis la certitude que l'armée algérienne « n'est pas impliquée dans les massacres ».