8-12 novembre 1986
Algérie. Violentes manifestations d'étudiants dans l'Est algérien
Du 8 au 10, de violentes manifestations d'étudiants et de lycéens ont lieu à Constantine. Protestant contre l'introduction dans le programme du baccalauréat de l'instruction religieuse et de l'éducation politique et contre les conditions de vie très médiocres dans les cités universitaires, les jeunes mettent à sac le centre de la ville et s'opposent aux forces de l'ordre : selon des sources universitaires, quatre personnes – dont un policier – sont tuées dans ces incidents, tandis que de nombreux manifestants sont arrêtés.
Les 11 et 12, les troubles gagnent Sétif, tandis que sont rendus au tribunal de Constantine les premiers jugements à l'égard des manifestants. En trois audiences, cent quatre-vingt-six personnes sont condamnées, en flagrant délit, à des peines allant de deux à huit ans de prison ferme, assorties d'amendes individuelles. Les jours suivants, l'enquête sur les troubles estudiantins s'oriente vers les milieux marxistes, tandis que des membres de la Ligue algérienne des droits de l'homme dénoncent les « brutalités policières » responsables des morts de Constantine.