8-14 juillet 1985
Bolivie. Pas de majorité absolue à l'élection présidentielle
Le 8, le président Hernán Siles Zuazo qui avait dû, sous la pression des partis d'opposition de droite, avancer d'un an la date des élections convoque pour le 11 une réunion extraordinaire du Congrès afin de repousser de deux mois les élections prévues pour le 14 juillet en raison des erreurs commises dans les inscriptions sur les listes électorales.
Le 11, seuls 47 députés sur 130 et 5 sénateurs sur 25 se présentent au Congrès : le quorum n'est pas atteint et les élections sont maintenues au 14 juillet. Les partis politiques avaient dénoncé la tentative gouvernementale d'« interrompre le processus démocratique ».
Le 14, la participation au scrutin est élevée mais de graves irrégularités sont dénoncées par tous les partis. La lenteur du dépouillement favorise les rumeurs sur l'ampleur de la victoire du candidat de droite, le général Hugo Banzer, l'ancien dictateur qui a gouverné de 1971 à 1978. Les résultats officiels, rendus publics seulement au début d'août, indiquent en effet qu'il arrive en tête à l'élection présidentielle, mais de peu : 28,57 p. 100 des voix contre 26,42 p. 100 à son principal rival, Victor Paz Estenssoro (centre droit). En revanche, le Mouvement nationaliste révolutionnaire (M.N.R.), parti de Victor Paz Estenssoro, remporte 59 des 157 sièges du Congrès, car, grâce au vote paysan, il a triomphé dans sept des neuf départements ; l'Action démocratique nationaliste (A.D.N.), parti du général Banzer, obtient 51 sièges, tandis que les deux partis de centre gauche, le Mouvement de la gauche révolutionnaire (M.I.R.) de l'ancien vice-président Jaime Paz Zamora et le Mouvement nationaliste révolutionnaire de gauche (M.N.R.-I) du président Siles Zuazo, ne recueillent respectivement que 16 et 8 sièges. Puisque aucun candidat n'a obtenu la majorité absolue à l'élection présidentielle, c'est le Congrès nouvellement élu qui désignera le 5 août le successeur de Hernán Siles Zuazo.