8-14 mai 1985
États-Unis - U.R.S.S.. Piétinement du dialogue entre Washington et Moscou
Le 8, à l'occasion du quarantième anniversaire de la victoire sur le nazisme, Ronald Reagan prononce un discours devant le Parlement européen à Strasbourg : pour éviter toute tension inutile entre Washington et Moscou, comme celle qui survint en mars après le meurtre du commandant Nicholson, tué en R.D.A. par une sentinelle soviétique, le président Reagan propose quatre « mesures de confiance ». Ainsi un système de communication ou des rencontres régulières entre les états-majors militaires soviétique et américain pourraient être organisés.
Le 8 également, Mikhaïl Gorbatchev s'exprime à Moscou devant des anciens combattants. Il critique violemment le « militarisme américain [...] source principale du danger de guerre pour l'humanité » et dénonce le « revanchisme ouest-allemand ». Reprenant les thèses de l'historiographie officielle soviétique, il affirme la responsabilité des puissances occidentales dans les événements ayant conduit à la Seconde Guerre mondiale et compare la situation actuelle à celle des années d'avant guerre.
Le 9, un défilé militaire spectaculaire a lieu sur la place Rouge à Moscou ; on y voit pour la première fois les missiles SS-21, d'une portée de 120 kilomètres, montés sur des châssis à six roues. Dans une courte allocution prononcée au Kremlin, Mikhaïl Gorbatchev exalte le « dialogue patient et constructif » nécessaire à la résolution des problèmes de la politique mondiale et contemporaine.
Le 14, George Shultz, secrétaire d'État américain, et Andreï Gromyko, ministre soviétique des Affaires étrangères, se rencontrent à Vienne à l'occasion de la célébration du trentième anniversaire du traité d'État autrichien. La discussion ne permet ni de débloquer les négociations de Genève sur la limitation des armements ni de fixer un lieu et une date pour le sommet Reagan-Gorbatchev, dont le principe semble cependant acquis.