8-15 février 1988
Autriche. Nouvelle mise en cause de Kurt Waldheim
Le 8, la commission internationale d'historiens, chargée, depuis septembre 1987, d'enquêter sur les activités militaires de Kurt Waldheim pendant la Seconde Guerre mondiale, remet son rapport au gouvernement autrichien. Présidée par le Suisse Hans Rudolf Kurz, la commission rejette l'accusation de participation du président autrichien à des crimes de guerre, même s'il semble évident qu'il était « informé » du sort des déportés. Mais le rapport met en cause ses silences et ses mensonges, destinés à faire oublier son passé militaire. Le contenu du rapport divise profondément la coalition gouvernementale au pouvoir depuis un peu plus d'un an. Tandis que le chancelier Franz Vranitzky (socialiste) déclare que ses conclusions ternissent l'image de l'Autriche, et atteignent son équilibre moral, le vice-chancelier Aloïs Mock (conservateur) critique la commission pour avoir outrepassé son mandat, qui se limitait à déterminer si le président avait commis ou non des crimes de guerre.
Le 15, Kurt Waldheim prononce une allocution télévisée. Il déclare qu'il ne démissionnera pas, et qu'il a « la conscience tranquille ».