8-18 janvier 1996
France. Mort de François Mitterrand
Le 8, François Mitterrand meurt à Paris des suites d'un cancer de la prostate, à l'âge de soixante-dix-neuf ans. On apprendra qu'il avait demandé, deux jours plus tôt, l'interruption de son traitement. Lors d'une allocution télévisée, le président Chirac déclare éprouver du « respect pour l'homme d'État et [de l']admiration pour l'homme privé ».
Le 9, le quotidien Le Monde révèle que l'ancien chef de l'État souffrait d'un cancer de la prostate depuis les premiers mois de son premier septennat. Aucun des bulletins de santé publiés par l'Élysée n'a jamais fait mention de cette maladie, rendue publique en septembre 1992 seulement, à l'occasion de la première intervention chirurgicale subie par François Mitterrand.
Le 10, sur l'initiative de la famille du président défunt et du Parti socialiste, des milliers de personnes souhaitant rendre hommage à l'ancien chef de l'État se rassemblent place de la Bastille, où le « peuple de gauche » avait fêté son élection en mai 1981.
Le 11, décrété journée de deuil national, les obsèques de François Mitterrand se déroulent dans l'intimité à Jarnac (Charente), sa ville natale. À Paris, un « hommage solennel » lui est rendu lors d'un office célébré à la cathédrale Notre-Dame en présence du président Chirac et de soixante et un chefs d'État et de gouvernement.
Le 17 paraît Le Grand Secret, livre de Claude Gubler, ancien médecin personnel de François Mitterrand, dans lequel sont évoqués notamment les effets négatifs de la maladie de l'ancien président sur l'exercice de ses fonctions, à la fin de son second septennat. Ces révélations sont largement condamnées par la classe politique, et leur auteur est accusé de violer le secret médical. La famille de François Mitterrand saisit en référé le tribunal de Paris d'une demande de saisie de l'ouvrage.
Le 18, le tribunal de grande instance de Paris interdit la diffusion du Grand Secret, estimant que le docteur Gubler s'est rendu coupable de violation du secret professionnel, d'une « intrusion particulièrement grave dans l'intimité » de l'ancien président et d'un « abus caractérisé de la liberté d'expression ».