8-18 janvier 2007
Russie - Biélorussie. Crise pétrolière et inquiétudes européennes
Le 8, Moscou interrompt le flux de l'oléoduc Droujba (« Amitié ») qui achemine à travers la Biélorussie le tiers des exportations de brut russe vers l'Europe. La Hongrie et la Slovaquie, qui dépendent de ces installations pour la quasi-totalité de leur approvisionnement pétrolier, la République tchèque (pour les deux tiers), l'Allemagne (pour un cinquième) et la Pologne, mais aussi la Lituanie, où est installée l'unique raffinerie des États Baltes, et l'Ukraine sont touchées par cette interruption des livraisons. Cette crise fait suite au doublement, entré en vigueur au début du mois, du prix du gaz russe fourni à la Biélorussie. Par rétorsion, Minsk entend imposer une taxe sur le pétrole russe qui traverse son territoire et, selon Moscou, aurait entrepris de se payer en siphonnant l'oléoduc, entraînant la mesure unilatérale russe.
Le 9, la chancelière allemande Angela Merkel, dont le pays préside l'Union européenne pour six mois, estime que la rupture sans avertissement de l'approvisionnement en pétrole russe « brise la confiance » des Européens envers la Russie, alors que Bruxelles est sur le point d'engager des négociations avec Moscou en vue de la conclusion d'un nouvel accord de partenariat.
Le 10, la Biélorussie annonce la suppression de la taxe dénoncée par la Russie, en préalable à l'ouverture de discussions. L'approvisionnement en pétrole via l'oléoduc Droujba reprend.
Le 12, Minsk et Moscou concluent un accord sur leurs relations dans le domaine pétrolier.
Le 18, le président russe Vladimir Poutine déclare devant des ambassadeurs étrangers vouloir « faire évoluer les relations énergétiques avec tous les pays sur une base commerciale transparente, indépendante de l'état des affaires politiques ».