8-20 juin 2019
Moldavie. Crise politique
Le 8, le Parti des socialistes (gauche, prorusse), formation du président Igor Dodon, et le Bloc électoral ACUM (libéral, pro-européen) dominé par le parti Action et Solidarité de Maia Sandu annoncent la conclusion d’un accord de coalition, trois mois après les élections législatives de février. Le Parlement désigne Maia Sandu au poste de Premier ministre. L’accord écarte du pouvoir le Parti démocratique de Moldavie (PDM, centre gauche, pro-européen) de Vladimir Plahotniuc.
Le 9, la Cour constitutionnelle, inféodée au PDM, invalide l’accord, estimant que le gouvernement n’a pas été formé dans le délai de trois mois suivant la publication des résultats des législatives, qui expirait selon elle le 7. Elle suspend temporairement de ses fonctions Igor Dodon, qui refuse d’appliquer sa décision de dissoudre le Parlement, et charge le Premier ministre sortant Pavel Filip (PDM) d’assurer l’intérim. Celui-ci dissout aussitôt le Parlement et convoque de nouvelles élections législatives.
Le 10, dans un communiqué commun, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Suède et la Pologne déclarent reconnaître « le Parlement de Moldavie comme le représentant du peuple de Moldavie ». La Russie fait de même.
Le 11, Igor Dodon, de nouveau en fonction, annule la dissolution du Parlement.
Le 14, Pavel Filip annonce la démission de son gouvernement. Les États-Unis saluent « le changement démocratique en Moldavie ».
Le 15, Vladimir Plahotniuc fuit le pays. Déclarant avoir été « soumise à des pressions », la Cour constitutionnelle réinstalle le Parlement et valide l’élection de Maia Sandu à la tête du gouvernement.
Le 20, le président de la Cour constitutionnelle, Mihai Poalelungi, présente sa démission.