8-21 décembre 2006
France. Audition de Dominique de Villepin dans le cadre de l'affaire Clearstream
Le 8, les juges Jean-Marie d'Huy et Henri Pons, chargés de l'instruction du dossier Clearstream, mettent en examen un ancien employé d'une société d'audit, Florian Bourges, pour « vol et abus de confiance ». L'affaire Clearstream concerne une manipulation de fichiers originaires de l'établissement financier luxembourgeois ainsi nommé, afin de discréditer des personnalités, dont Nicolas Sarkozy, en laissant croire qu'elles y possédaient des comptes secrets. Florian Bourges est soupçonné d'avoir détourné des fichiers dans le cadre d'une mission chez Clearstream et de les avoir livrés à l'informaticien Imad Lahoud, qui les aurait ensuite falsifiés.
Le 12, le journaliste et écrivain Denis Robert, auteur d'enquêtes sur le rôle prétendu de la société Clearstream dans un système de blanchiment d'argent, est à son tour mis en examen pour « recel d'abus de confiance ».
Le 21, le Premier ministre Dominique de Villepin est entendu par les juges d'Huy et Pons en tant que témoin, comme avant lui Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, en novembre, et l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, en octobre. En 2004, Dominique de Villepin, alors ministre des Affaires étrangères, avait chargé le général Philippe Rondot, rattaché au ministère de la Défense, d'une mission de renseignement concernant les listings de Clearstream que lui avait remis Jean-Louis Gergorin, alors vice-président d'E.A.D.S., dans le cadre des soupçons de corruption entourant la vente de frégates françaises à Taïwan. Durant son audition, qui dure 17 heures, le Premier ministre minimise son rôle dans l'affaire. Affirmant n'avoir confié « aucune enquête » à Philippe Rondot, déjà missionné par le ministère de la Défense à ce sujet, et niant être « un acteur de ce dossier », il déclare que ses démarches ne visaient qu'à « être informé, dans le cadre de [ses] responsabilités ministérielles ».