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8-21 janvier 1986

U.R.S.S. - Asie. Intérêt croissant de Moscou pour l'Asie

Le 8, Mikhaïl Kapitsa, vice-ministre soviétique des Affaires étrangères, considéré comme l'expert asiatique du Kremlin, précise la position de Moscou sur plusieurs grands problèmes qui se posent en Asie : à propos de l'Afghanistan, il n'exclut pas un prochain retrait des troupes soviétiques ; à propos du Cambodge, il envisage qu'Hanoi puisse retirer ses troupes en 1987, et non en 1990 comme prévu, si était acceptée une formule de règlement comprenant des élections avec la participation d'observateurs étrangers, suivies d'une conférence internationale avec les pays de la région. Mikhaïl Kapitsa indique d'autre part que Moscou espère toujours signer un traité de non-agression avec Pékin.

Le 15, l'ambassadeur d'Afghanistan à l'O.N.U. précise la solution politique envisagée par Moscou : il affirme que Kaboul soumettra un calendrier de retrait des troupes soviétiques de son territoire si le Pakistan accepte de négocier directement avec le gouvernement de Kaboul.

Le 15 également, Pékin rejette « catégoriquement » la proposition soviétique de traité de non-agression et rappelle les trois obstacles qui s'opposent à la normalisation des relations sino-soviétiques : le stationnement d'importantes forces militaires soviétiques à ses frontières, le soutien de Moscou à l'intervention vietnamienne au Cambodge et l'occupation de l'Afghanistan par l'Armée rouge. Pékin rejettera également, le 22, la proposition soviétique de conférence internationale sur le Cambodge.

Du 15 au 19, Edouard Chevardnadze effectue au Japon la première visite d'un ministre soviétique des Affaires étrangères depuis 1976 après un gel de près de dix ans des relations soviéto-nippones. Ces retrouvailles n'aboutissent à aucun accord spectaculaire, mais Edouard Chevardnadze accepte d'évoquer la question des îles Kouriles occupées par les Soviétiques depuis 1945 et dont Tōkyō exige la restitution comme condition préalable à la signature d'un traité de paix qui mettrait fin aux hostilités de la Seconde Guerre mondiale.

Du 19 au 21, Edouard Chevardnadze est en Corée du Nord, où il est le premier chef de la diplomatie soviétique à se rendre. Cette visite confirme un rapprochement entre Pyongyang et Moscou au moment où la relation privilégiée établie entre Pyongyang et Pékin se distend un peu.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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