8-21 juin 1983
France. Polémiques à propos des fraudes électorales aux élections municipales
Le 8, le tribunal administratif de Paris décide d'inverser les résultats des élections municipales de mars à Villepinte (Seine-Saint-Denis) et à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne), où des listes communistes étaient arrivées en tête, et de proclamer élues les listes d'opposition (R.P.R.). En outre, dans plusieurs communes de la Région parisienne, des élections gagnées par la majorité ont été annulées ou des listes élues suspendues, des fraudes électorales ayant été constatées par les juridictions administratives.
Le 12, Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur, annonce qu'il n'y aura pas d'exécution immédiate des décisions des tribunaux administratifs, en particulier pour Villepinte et Limeil-Brévannes, tant que le Conseil d'État n'aura pas statué en appel. L'opposition, contestant l'argumentation du ministre de l'Intérieur, se mobilise contre la fraude électorale et engage une vive polémique avec la gauche. Le P.C.F., principalement visé par les décisions des juridictions administratives et accusé par l'opposition de manipulations électorales dans les municipalités gérées par lui, dénonce le caractère politique de ces jugements. Le R.P.R. demande, le 21, la traduction en Haute Cour de justice de deux ministres communistes, Charles Fiterman et Jack Ralite, accusés d'« avoir gravement enfreint le devoir de réserve et de s'être opposés publiquement à des décisions de justice ».