8-26 août 1991
Madagascar. Des morts devant le palais présidentiel
Le 8, Guy Willy Razanamasy, maire de Tananarive, est nommé Premier ministre. Il succède au colonel Victor Ramahata, dont le gouvernement avait été dissous le 28 juillet. Mais l'opposition rejette, le jour même, ses propositions de gouvernement national.
Le 10, après deux mois de manifestations pacifiques, les opposants qui exigent la démission du président Didier Ratsiraka organisent une « marche de la liberté » sur le palais présidentiel d'Iavoloha. Pour la première fois, les autorités choisissent la répression : les forces de l'ordre tirent dans la foule, provoquant la mort d'au moins douze manifestants, selon un bilan officiel. La presse, elle, avance le chiffre de deux cents morts.
Le 14, alors que le gouvernement français était resté jusque-là silencieux, le Quai d'Orsay prend ses distances avec le président Ratsiraka en publiant un communiqué dans lequel il demande l'organisation d'une « consultation populaire rapide ».
Le 26, le nouveau Premier ministre présente son gouvernement, composé de vingt-quatre membres, dont deux militaires et seulement deux responsables de l'opposition.