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8-26 février 1985

France. Difficultés croissantes pour Edgard Pisani en Nouvelle-Calédonie

Le 8, Dick Ukeiwé, chef de l'exécutif local, de retour à Nouméa après son voyage en France où il a recueilli le soutien de l'ensemble de l'opposition, affirme qu'« il n'y a plus ni dialogue ni rencontre possibles » avec Edgard Pisani, tant que celui-ci maintiendra son plan d'indépendance.

Le 9, le F.L.N.K.S., réuni en congrès à Nakety, durcit sa position, à l'appel de sa base, et envisage la mise en œuvre d'« actions déstabilisatrices des intérêts coloniaux ». Le F.L.N.K.S. décide également de limiter le rôle de Jean-Marie Tjibaou aux négociations avec Edgard Pisani, à propos des « garanties » que les Mélanésiens pourraient offrir aux autres communautés.

Le 10, à l'appel du député R.P.R. Jacques Lafleur, environ 2 500 personnes manifestent dans le calme, à Nouméa, après l'heure du couvre-feu, pour protester contre la suppression de toute vie nocturne à Nouméa.

Le 11, Laurent Fabius renouvelle la « pleine confiance du gouvernement » au haut-commissaire et lui demande de remettre pour le 31 mars ses conclusions, en prenant en compte « les plus intéressantes des propositions avancées par les diverses parties ».

Le 15, le couvre-feu est repoussé de 23 heures à 1 heure à Nouméa.

Le 17, malgré l'interdiction du délégué du gouvernement, le Front calédonien (extrême droite) organise un « pique-nique » à Thio. Celui-ci donne lieu à de violents incidents entre des gendarmes et des Mélanésiens qui tentaient de s'y opposer. Sept Canaques et deux membres des forces de l'ordre sont blessés.

Le 20, après une enquête sur ces affrontements, le capitaine Saffray, commandant la compagnie de gendarmes de La Foa, tenu pour responsable, est rappelé en métropole.

Le 21, Edgard Pisani prend un arrêté d'expulsion à l'encontre de cinq Européens, dont les trois principaux dirigeants du Front calédonien, accusés d'avoir troublé l'ordre public ; ceux-ci décident de se soustraire aux forces de l'ordre.

Le 26, Jacques Lafleur et Roger Laroque, maire de Nouméa, organisent un « défilé pour la liberté » pour protester contre les arrêtés d'expulsion. Cette manifestation réunit à Nouméa de 15 000 à 30 000 personnes. Dick Ukeiwé demande à nouveau le départ d'Edgard Pisani qui, selon lui, est devenu un « obstacle au dialogue ». En France, le gouvernement accuse le R.P.R. de continuer à « jeter de l'huile sur le feu et à encourager les actions illégales ».

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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