8-26 mars 1996
Chine - Taïwan. Manœuvres d'intimidation à la veille de l'élection présidentielle taïwanaise
Le 8, la Chine entame, comme elle l'avait annoncé le 5, sa troisième campagne de tirs de missiles non armés en huit mois aux abords de Taiwan. Cette manœuvre d'intimidation, avant l'élection présidentielle prévue pour le 23 dans l'île nationaliste, équivaut à une simulation de blocus des deux principaux ports du pays, Keelung au nord et Kaohsiung au sud. Elle est condamnée par la communauté internationale.
Le 9, Pékin annonce l'engagement de manœuvres aéronavales à tirs réels sur le littoral du Fujian et dans le détroit de Formose à partir du 12. Ces manœuvres entravent la circulation maritime dans la région. Washington réagit en décidant l'envoi dans la zone de plusieurs navires, dont deux porte-avions. Les propos officiels tenus à Pékin comme à Taipei marquent un net regain de tension entre les deux capitales.
Le 14, deux jours après le début des manœuvres aéronavales chinoises, le président taiwanais Lee Teng-hui, candidat à sa réélection et qualifié par la Chine de « traître », se rend dans l'archipel des Pescadores, dans le détroit de Formose, dans le cadre de sa campagne électorale.
Le 15, Pékin annonce une nouvelle série de manœuvres aéronavales, plus au nord sur le littoral chinois, qui commencera le 18.
Le 17, le Premier ministre chinois Li Peng demande aux États-Unis de ne pas s'« ingérer » dans une affaire « purement interne à la Chine » et déclare que la présence de la flotte américaine dans le détroit ne fera qu'« aggraver » la situation. Celle-ci n'y entrera finalement pas. Par ailleurs, Pékin réagira vivement à l'annonce de la décision de Washington de vendre des armes défensives à Taipei.
Le 26, trois jours après la réélection de Lee Teng-hui, les États-Unis confirment la fin des dernières manœuvres militaires chinoises dans la zone.