8-27 septembre 1999
France. Réactions après l'annonce de suppressions de postes par Michelin
Le 8, lors de la présentation de ses résultats semestriels qui font apparaître une hausse du bénéfice net de 17,3 p. 100, le fabricant de pneumatiques Michelin annonce un plan de restructuration qui prévoit la suppression en trois ans de 7 500 postes – soit 10 p. 100 des effectifs – dans ses usines européennes. Il s'agit, pour Michelin, de « renforcer sa compétitivité en Europe » et de « préparer la performance de demain », avec « l'objectif d'améliorer sa productivité d'un minimum de 20 p. 100 sur trois ans ». Cette annonce provoque de vives protestations dans le monde politique et syndical.
Le 9, l'action Michelin progresse de 12,56 p. 100 à la Bourse de Paris.
Le 13, interrogé lors du journal télévisé de France 2, le Premier ministre, Lionel Jospin, qualifie la décision de Michelin de « choquante » et engage les salariés et les syndicats à se mobiliser.
Le 21, quelque 2 000 salariés de Michelin manifestent contre les suppressions de postes devant les usines du groupe clermontois, à l'appel de la C.G.T., de la C.F.D.T. et de F.O. – le taux de syndicalisation n'est que de 4 p. 100 dans la firme.
Le 27, s'exprimant devant les parlementaires socialistes, Lionel Jospin déclare qu'« il est inadmissible d'annoncer des bénéfices substantiels et en même temps de demander à l'État de payer sur fonds publics une partie des restructurations comportant d'importantes suppressions d'emplois ». Il approuve ainsi les amendements à la seconde loi sur les 35 heures déposés par le Parti socialiste, qui visent à refuser les aides publiques accompagnant un plan social aux entreprises n'ayant pas appliqué la réduction du temps de travail et à majorer le montant des cotisations d'assurance-chômage des entreprises qui licencient en dépit de leur prospérité.