8-28 août 1996
Cambodge. Défections dans les rangs khmers rouges
Le 8, le « second » Premier ministre Hun Sen annonce le ralliement de deux chefs militaires khmers rouges, Eat Chien et Sok Pheap, ainsi que de leurs hommes, qui participaient à la défense des bastions rebelles de Pailin et de Phnom Malaï, proches de la frontière thaïlandaise, dans l'ouest du pays. Le succès des négociations menées par le Parti du peuple cambodgien (ex-communiste) – qui partage le pouvoir avec le Funcinpec (royaliste) du « premier » Premier ministre Norodom Ranariddh – augmente le crédit de son chef Hun Sen, dans un climat politique tendu. Jusqu'alors, les ralliements de troupes khmères rouges se faisaient au profit des unités de l'armée fidèles aux royalistes : ces derniers ont toujours été favorables à une « réconciliation nationale » incluant les Khmers rouges. Dans le même temps, la radio khmère rouge lance une campagne contre Ieng Sary, l'un des chefs historiques du mouvement, qu'elle qualifie de « traître ». Ces événements illustrent la dissidence, au sein des Khmers rouges, d'une aile modérée qui s'oppose à l'aile « dure » incarnée par Ta Mok, Khieu Samphan et Son Sen, et restée fidèle à la ligne définie par Pol Pot – dont le décès, annoncé en juin, n'est pas confirmé.
Le 28, Ieng Sary annonce la création prochaine d'un parti politique, le Mouvement démocratique national uni, en vue de participer aux élections législatives prévues pour 1998.