8-28 décembre 1986
U.R.S.S.. Retour à Moscou d'Andreï Sakharov
Le 8, le dissident Anatoli Martchenko meurt à quarante-huit ans à la prison de Tchistopol (800 km à l'est de Moscou). Cofondateur du groupe de surveillance de l'application des accords d'Helsinki, avec notamment Iouri Orlov, Anatoli Chtcharanski et Alexandre Guinzburg, tous trois autorisés à émigrer en Occident, il a passé vingt années de sa vie en prison.
Le 15, sa veuve déclare qu'il est mort des suites d'une grève de la faim de quatre mois. Autorisée à voir le corps de son mari quatre jours auparavant, lors de l'enterrement, elle avait constaté qu'il portait des traces de coups.
Le 19, un vice-ministre des Affaires étrangères anonce officiellement que l'académicien Andreï Sakharov et son épouse Elena Bonner, qui vivent en exil forcé depuis janvier 1980 à Gorki, sont autorisés à rentrer à Moscou.
Le 23, lors de son arrivée à Moscou, Andreï Sakharov, interrogé par les correspondants étrangers, peut s'exprimer librement. Il évoque la « tragédie » de la mort d'Anatoli Martchenko, déclare souhaiter « la liberté pour chacun » et renouvelle sa condamnation de la politique soviétique en Afghanistan.
Le 28, après avoir retrouvé son appartement moscovite (disposant d'un téléphone) et donné une douzaine d'interviews à des médias occidentaux, Andreï Sakharov peut même être interrogé en direct à la télévision américaine, d'un studio de la télévision soviétique : il plaide, à cette occasion, pour la libération des prisonniers politiques.