8-28 juillet 1991
Madagascar. Instauration de l'état d'urgence
Le 8, Tananarive, la capitale, est le théâtre d'une grande manifestation regroupant près de quatre cent mille personnes, la plus importante organisée par le mouvement de contestation qui réclame une révision de la Constitution et le départ du président Didier Ratsiraka depuis le 10 juin. Une grève générale illimitée débute : elle touche la plupart des secteurs de l'économie.
Le 16, le Comité des forces vives, qui regroupe toute l'opposition, décide de rompre tout dialogue avec le président Ratsiraka et de créer un gouvernement de transition : le général Jean Rakotoharison et Albert Zafy sont nommés respectivement président et Premier ministre.
Le 23, après la nomination la veille de six autres ministres de transition et l'occupation pacifique par les opposants de plusieurs ministères, l'état d'urgence est décrété et les lois d'exception, votées quinze jours auparavant par le Parlement, entrent en vigueur.
Les jours suivants, en dépit de l'état d'urgence et devant l'indifférence de l'armée, les manifestations se poursuivent à Tananarive. Le pouvoir, de son côté, fait enlever par des commandos militaires quatre membres du gouvernement de transition, dont le Premier ministre Albert Zafy.
Le 28, le président Ratsiraka, rompant un silence de plusieurs semaines, annonce à la télévision la dissolution de son gouvernement et la préparation d'une nouvelle Constitution. Il fait également libérer les quatre ministres qui avaient été enlevés. L'opposition rejette ces concessions et continue à exiger son départ.