8-28 octobre 1982
Pologne. Mise hors la loi du syndicat Solidarność
Le 8, la Diète adopte la loi mettant fin aux activités du syndicat Solidarność (Solidarité). Seuls, dix députés ont voté contre, et neuf se sont abstenus. Les réactions sont immédiates à travers le monde : Paris exprime sa « totale réprobation » ; Washington étudie des sanctions économiques.
Le 10, le pape Jean-Paul II condamne cette interdiction. Le même jour, les dirigeants clandestins du syndicat indépendant lancent un appel à une grève générale pour le 10 novembre.
Le 11, les ouvriers du chantier naval Lénine de Gdańsk débrayent spontanément en signe de protestation.
Le 12, le chantier naval est encerclé par les unités motorisées de la police et, le 13, le gouvernement décide sa militarisation : les ouvriers sont assimilés à des soldats en temps de guerre, la démission et l'insubordination leur sont interdites sous peine de mort.
Le 13, à Cracovie, un manifestant est tué par la police. D'autres affrontements ont lieu dans cette ville le lendemain et le surlendemain.
Le 16, Mgr Glemp, primat de Pologne, accuse le pouvoir d'avoir « liquidé l'élément le plus important » du dialogue social en Pologne.
Le 19, les obsèques du manifestant tué le 13 rassemblent près de vingt mille personnes dans la banlieue de Cracovie.
Le 23, Lech Wałęsa fait savoir qu'il considère comme bonne « toute forme de protestation ». Le même jour, les dirigeants clandestins de Solidarność publient un calendrier de manifestations, établi le 20.
Le 26, la Diète approuve la loi contre le « parasitisme social », dont le but répressif est évident. Toutefois, douze votes contre et vingt-deux abstentions sont enregistrés.
Le 28, concluant la réunion du comité central polonais, le général Jaruzelski déclare que la levée de l'état de guerre dépend de l'attitude des travailleurs.