8-30 août 1985
République fédérale d'Allemagne - République démocratique allemande. Révélation de plusieurs affaires d'espionnage
Le 8, une collaboratrice directe du ministre ouest-allemand de l'Économie, Martin Bangemann, disparaît en laissant à son domicile un matériel sophistiqué destiné à photographier des documents. Sonia Lüneburg, ancienne secrétaire du ministre, serait en fait un transfuge originaire de R.D.A.
Le 16, une seconde disparition éveille les soupçons des services secrets ouest-allemands : Ilse Ursula Richter, employée de la Fédération des réfugiés, disparaît en laissant chez elle des bagages à compartiment secret.
Le 19, on signale la disparition d'un employé du centre militaire administratif de Bonn, ami d'Ursula Richter, qui avait travaillé à l'aménagement du bunker anti-atomique de la chancellerie ouest-allemande. Cette troisième affaire confirme l'existence, en R.F.A., d'un réseau très dense de renseignements s'intéressant à tous les faits et gestes du personnel politique au profit de la R.D.A.
Le 22, l'agence est-allemande A.D.N. annonce qu'un haut responsable du contre-espionnage en R.F.A., Hans Joachim Tiedge, disparu depuis le 19, a demandé l'asile politique à Berlin-Est : chef de service à l'Office de la protection de la Constitution (contre-espionnage ouest-allemand), il avait été chargé, entre autres, du cas d'Ursula Richter, et sa défection est considérée comme très grave à Bonn, car il était au courant de toute l'organisation des services secrets ouest-allemands en direction de la R.D.A.
Le 27, après qu'on a appris qu'un nouvel agent ouest-allemand venait d'être démasqué, le chancelier Kohl repousse l'idée d'un remaniement ministériel, réclamé par Hans Jochen Vogel, leader de l'opposition social-démocrate.
Le 28, Heribert Hellenbroich, ancien supérieur de Hans Joachim Tiedge, est remplacé, à la tête des services du renseignement extérieur de R.F.A., par Hans Georg Wieck, ancien ambassadeur à Moscou.
Le 30, des journaux italiens révèlent que la « disparition », le 1er, à Rome, d'un diplomate soviétique serait à l'origine du retour à l'Est de nombreux agents doubles. Vitali Yurtchenko, qui se serait réfugié à l'ambassade des États-Unis à Rome, aurait été un des principaux responsables du K.G.B. soviétique.