8-30 janvier 2024
France. Remaniement ministériel
Le 8, la Première ministre Élisabeth Borne remet sa démission au président Emmanuel Macron.
Le 9, le chef de l’État nomme Premier ministre le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal, qui devient le plus jeune chef de gouvernement de la Ve République.
Le 11 est annoncée la composition d’un gouvernement resserré de quatorze membres. Sont reconduits à leur poste Bruno Le Maire (Économie, Finances et Souveraineté industrielle et numérique), Gérald Darmanin (Intérieur et Outre-mer), Marc Fesneau (Agriculture et Souveraineté alimentaire), Sébastien Lecornu (Armées), Éric Dupond-Moretti (Justice), Christophe Béchu (Transition écologique et Cohésion des territoires) et Sylvie Retailleau (Enseignement supérieur et Recherche). La principale surprise provient de la nomination à la Culture de Rachida Dati (LR), ancienne garde des Sceaux de Nicolas Sarkozy et maire du VIIe arrondissement de Paris, mise en examen, notamment pour « corruption passive » et « trafic d’influence », dans l’affaire Carlos Ghosn, ex-P-DG de Renault-Nissan. Ancienne membre de LR, Catherine Vautrin, présidente de la communauté urbaine du Grand Reims, est nommé ministre du Travail, de la Santé et des Solidarités. La ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castéra étend ses compétences à l’Éducation nationale et à la Jeunesse. Stéphane Séjourné, secrétaire général du parti Renaissance, est nommé ministre de l’Europe et des Affaires étrangères.
Le 12, le magazine L’Obs et le site d’information Mediapart révèlent qu’Amélie Oudéa-Castéra scolarise ses trois enfants au collège Stanislas, établissement privé catholique élitiste de la capitale, ce que la ministre justifie le même jour en dénonçant les « paquets d’heures qui n’étaient pas sérieusement remplacées » dans l’école publique.
Le 16, lors d’une conférence de presse, Emmanuel Macron développe son objectif de « réarmement » du pays : civique avec de nombreuses mesures relatives à l’école, mais aussi démographique pour contrer la chute du taux de natalité. Le chef de l’État fustige le Rassemblement national (RN), « parti du mensonge » dont le programme est « complètement piqué à l’extrême gauche ». Enfin, Emmanuel Macron exprime « de l’indulgence » pour les propos tenus par Amélie Oudéa-Castéra sur l’école publique et justifie la nomination de Rachida Dati, malgré sa mise en examen, par le fait qu’il n’existe aujourd’hui plus de risque de pression de l’exécutif sur le parquet.
Le 16, le site d’information Mediapart publie le rapport d’enquête de l’Inspection générale de l’Éducation nationale sur le collège Stanislas, commandé par le ministre Pap Ndiaye en février 2023. Le rapport pointe notamment que l’enseignement religieux y est obligatoire, en contradiction avec le Code de l’éducation, relève « des choix et des comportements qui entretiennent les stéréotypes de sexe » susceptibles de favoriser une atmosphère sexiste et homophobe, et dénonce le « contournement » du processus de Parcoursup par l’établissement.
Le 17, Rachida Dati confirme son intention d’être candidate à la Mairie de Paris en 2026.
Le 23, la publication du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les défaillances des fédérations sportives révèle le montant de la rémunération versée à Amélie Oudéa-Castéra, lorsqu’elle était directrice générale de la Fédération française de tennis (FFT), de mars 2021 à mai 2022, bien supérieure à celle de son prédécesseur à ce poste, et relève « la désinvolture avec laquelle le ministère des Sports a veillé au respect des lois et règlements en vigueur en matière d’éthique ».
Le 30, dans son discours de politique générale devant l’Assemblée nationale, Gabriel Attal s’engage à agir en faveur des classes moyennes. Il déclare notamment vouloir « déverrouiller » l’accès au logement et au travail, « désmicardiser » le salariat en réformant les bas salaires et « débureaucratiser la France ».