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8-31 décembre 1986

France. Grève des transports

Le 8 débute une grève des travailleurs C.G.T., C.F.D.T., F.O. et C.G.C. de la marine marchande qui paralyse petit à petit les ports français et isole la Corse du continent. Les marins protestent ainsi contre le plan de sauvetage de la marine marchande, rendu public le 2 octobre, qui prévoit, entre autres, une immatriculation de certains navires aux îles Kerguelen, ce qui équivaudrait à l'octroi d'un pavillon de complaisance et permettrait l'embauche de travailleurs étrangers moins payés.

Le 18, une grève spontanée des agents de conduite de la S.N.C.F. paralyse le trafic de banlieue du réseau Paris-Nord. La base s'élève surtout contre la nouvelle grille salariale proposée par la direction, qui introduirait une règle de l'avancement selon le mérite.

Les 19 et 20, les mécaniciens navigants d'Air Inter protestent, en faisant grève, contre le projet de la direction de supprimer un poste de travail sur les futurs Airbus A 320.

À partir du 20, le trafic des grandes lignes de la S.N.C.F. est progressivement perturbé, les syndicats ne parvenant pas à canaliser le mécontentement de la base : jusqu'à la fin du mois, selon les régions et la nature des trains, le trafic ne sera assuré qu'à 30 ou 40 p. 100 de la normale, désorganisant les départs de fin d'année.

Du 22 au 24, la situation est aggravée, à Paris et dans sa région, par une grève des agents de conduite autonomes de la R.A.T.P. (métro seulement) qui réduit le trafic de 50 p. 100 en moyenne. Le 22, le gouvernement met en garde « les agents du service public et nationalisé contre les grèves qui engendrent la désorganisation des services ». Il se dit résolu à ne pas céder aux revendications salariales pour ne pas nuire à la « politique de redressement » de l'économie, qui en est à un « moment décisif ».

Le 26, Jean Dupuy, directeur général de la S.N.C.F., propose de recourir à « une personnalité extérieure », pour avancer vers un règlement, mais demande une reprise du travail.

Le 27, Pierre Méhaignerie, ministre de l'Équipement et des Transports, justifie la position attentiste du gouvernement, qui « n'a pas vocation à être en première ligne ».

Le 29, Jacques Douffiagues, ministre délégué chargé des Transports, désigne François Lavondès, secrétaire général du Conseil économique et social, pour servir de médiateur dans les négociations à la S.N.C.F.

Le 31, en proposant la non-application de la grille salariale, François Lavondès tente de débloquer un conflit qui alourdit gravement le climat social, tout en mettant en lumière l'hiatus existant entre les syndicats et la base, plus déterminée et organisée en coordinations nationales, sur le modèle des étudiants.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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