8-31 mars 1994
Israël - Autorité palestinienne. Déploiement d'une force internationale à Hébron et reprise des négociations
Le 8, le témoignage du commandant militaire de la Cisjordanie, le général Danny Yatom, devant la commission d'enquête officielle sur le massacre de Palestiniens par un colon juif, à Hébron, en février, met en lumière les négligences de l'armée dans la surveillance du caveau des Patriarches, ainsi que son absence de prise en compte du danger représenté par les extrémistes juifs. La suite des auditions révèle que les soldats israéliens avaient ordre de ne pas faire usage de leurs armes contre des juifs. Des témoins affirmeront que l'auteur du massacre n'a pas agi seul.
Le 13, le gouvernement interdit les mouvements extrémistes juifs du Kach et de Kahane-Haï considérés comme des organisations racistes. D'autre part, il autorise les soldats à tirer sur des colons qui ouvriraient le feu contre des Palestiniens.
Le 14, le Premier ministre Itzhak Rabin conclut un accord avec le parti Shas qui permet le retour du mouvement ultra-orthodoxe au sein du gouvernement. Le Shas, qui avait quitté la coalition après la signature de la Déclaration de principes israélo-palestinienne, en septembre 1993, récupère le ministère de l'Intérieur et obtient celui des Cultes. Le gouvernement dispose ainsi à nouveau d'une majorité de 62 députés sur 120 à la Knesset.
Le 18, le Conseil de sécurité de l'O.N.U. adopte la résolution 904 qui « condamne énergiquement » le massacre d'Hébron et demande que « des mesures soient prises pour garantir la sécurité et la protection des civils palestiniens » des territoires occupés, notamment la mise en place, comme l'exigeait l'O.L.P. d'une « présence internationale ou étrangère temporaire ».
Le 28, à Gaza, une unité spéciale de l'armée israélienne tue six militants du Fatah dans des circonstances obscures.
Le 31, des représentants israéliens et palestiniens signent, au Caire, un accord sur le déploiement de 160 observateurs internationaux dans la ville d'Hébron. C'est la première fois qu'Israël tolère une présence étrangère armée dans les territoires occupés. Un premier contingent de 150 policiers palestiniens est également autorisé à s'installer en Cisjordanie et à Gaza. Ces mesures doivent permettre la reprise des négociations sur l'autonomie de Gaza et de Jéricho.
