9-13 novembre 1993
France. Opération de police dans les milieux islamistes
Le 9, quatre-vingt-huit personnes présumées proches du Front islamique de salut (F.I.S.) sont interpellées en région parisienne et en province, lors d'une vaste opération de police dans le cadre de l'enquête sur l'enlèvement de trois agents consulaires français en Algérie en septembre. La police affirme avoir saisi de nombreux documents prouvant l'activisme de certains islamistes en France. Le 5, sur T.F.1, le ministre de l'Intérieur Charles Pasqua avait rappelé aux Algériens en France « qui se réclament du F.I.S. » qu'ils « doivent respecter nos lois ». L'opération recueille les félicitations des autorités algériennes, mais suscite l'inquiétude chez les musulmans modérés vivant en France.
Le 10, l'imam turc de Nantua, Husseyin Konus, est expulsé selon la procédure d'urgence absolue. Il avait déclaré à la presse, au sujet de la mesure d'exclusion d'un collège de la ville prise le 5 à l'encontre de quatre jeunes filles marocaines et turques qui refusaient de quitter leur voile : « La loi d'Allah doit être suivie avant la loi française. »
Le 13, trois Algériens sont mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Parmi eux figure Moussa Kraouche, porte-parole de la Fraternité algérienne en France, organisation soupçonnée d'être un relais du F.I.S. Le président de celle-ci, Djaffar El Houari, est remis en liberté au terme de sa garde à vue, mais se voit assigné à résidence.