9-14 février 1995
Mexique. Reconquête par l'armée de la zone contrôlée par les zapatistes
Le 9, rompant avec l'attitude de dialogue qui était la sienne depuis son entrée en fonctions, en décembre 1994, le président Ernesto Zedillo ordonne l'arrestation des dirigeants de l'Armée zapatiste de libération nationale (E.Z.L.N.) et révèle l'identité de son chef, le « sous-commandant Marcos ».
La découverte de caches d'armes et la saisie de documents, la veille, lui permettent d'affirmer que la guérilla était sur le point de déclencher de nouvelles actions violentes et que l'E.Z.L.N., qui contrôle une partie de la province du Chiapas depuis janvier 1994, n'est pas un mouvement indigène, mais un « groupe de guérilleros qui voulaient prendre le pouvoir par les armes ».
Le 10, l'armée s'empare du village de Guadalupe Tepeyac, quartier général de l'E.Z.L.N. Les jours suivants, elle reconquiert la totalité de la zone contrôlée par l'E.Z.L.N. dont les combattants se replient dans la forêt.
Le 14, le président Zedillo explique que l'offensive militaire était destinée à faire revenir les zapatistes à la table des négociations, ce à quoi il les invite. En gage de bonne volonté, il obtient la démission du gouverneur du Chiapas dont l'élection, en août 1994, avait été contestée par l'E.Z.L.N. La guérilla accepte de reprendre le dialogue à la condition, inacceptable pour Mexico, que l'armée se retire de la zone reconquise.