9-16 août 1993
Vatican - Amérique. Visite du pape Jean-Paul II en Amérique
Le 9, Jean-Paul II entame son soixantième voyage hors d'Italie à Kinsgton, en Jamaïque. Le choix d'un pays où l'Église catholique est fortement minoritaire – 4,5 p. 100 de la population – comme première étape de son voyage américain s'explique par sa volonté de poursuivre la célébration du cinq-centième anniversaire de l'évangélisation du continent. Évoquant le « drame » de l'esclavage, il regrette que l'arrivée de l'Église dans le Nouveau Monde se soit accompagnée d'« erreurs et de péchés ».
Le 11, le pape fait une courte escale à Merida, capitale de l'État mexicain du Yucatán. Onze mois après la rétablissement des relations diplomatiques entre Mexico et le Vatican, et trois mois après l'assassinat inexpliqué de l'archevêque de Guadalajara, le cardinal Juan Posadas, cette troisième visite pontificale au Mexique est principalement consacrée aux populations amérindiennes. Dénonçant « les abus de colonisateurs sans scrupules » dont les Indiens « de la Terre de Feu à l'Alaska » ont été victimes, le pape prône la « réconciliation » et demande implicitement pardon au nom de l'Église.
Du 12 au 16, le pape se rend à Denver (Colorado), où se tient le festival de la VIIIe Journée mondiale de la jeunesse. Accueilli par le président Bill Clinton, de confession baptiste, avec qui il s'entretient du rôle des États-Unis dans le monde, Jean-Paul II place sa visite sous le signe du combat pour la « défense de la vie » contre la « culture de la mort », évoquant notamment l'avortement et l'euthanasie, deux domaines dans lesquels les fidèles américains refusent en majorité d'appliquer les enseignements de l'Église catholique.