9-16 février 1993
France - Asie. Visite du président François Mitterrand au Vietnam et au Cambodge
Le 9, François Mitterrand est le premier chef d'État français à se rendre au Vietnam depuis 1945. Ce voyage est accueilli favorablement par le régime communiste de Hanoi, privé du soutien soviétique, engagé dans de dures négociations avec la Chine et toujours soumis à l'embargo américain. Le président Mitterrand affirme que ce dernier « n'a plus de raison d'être ». Il exprime la volonté de Paris d'établir des relations privilégiées avec Hanoi et annonce le doublement de l'aide française ainsi que le règlement de la dette vietnamienne. Mais il appelle explicitement les autorités à développer les droits de l'homme, notamment la liberté religieuse.
Le 10, après avoir déclaré que la guerre d'Indochine avait été une « erreur », François Mitterrand se rend à Diên Biên Phu afin d'honorer la mémoire des soldats français morts durant la bataille dont l'issue tragique, le 7 mai 1954, devait signer la défaite française.
Le 11, arrivé à Phnom Penh, capitale khmère, le président Mitterrand appelle les Cambodgiens à s'unir autour du chef de l'État Norodom Sihanouk. Sur place, l'action de l'Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge s'enlise. Prétextant la poursuite de l'hégémonie vietnamienne au Cambodge, les Khmers rouges, qui contrôlent l'ouest et le nord du territoire, refusent d'appliquer l'accord de paix du 23 octobre 1991.
Le 16, de retour en France, le chef de l'État inaugure le Mémorial des guerres en Indochine élevé à Fréjus (Var).