9-17 mars 2011
France. Retournement dans l'affaire d'espionnage industriel chez Renault
Le 9, Le Canard enchaîné révèle que l'informateur anonyme à l'origine des accusations d'espionnage industriel portées en janvier à l'encontre de trois cadres supérieurs du Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines) a reçu quelque 250 000 euros de la part du constructeur. Le journal affirme que cette source, connue uniquement du service de sécurité de Renault, a demandé en vain plus de 900 000 euros supplémentaires pour apporter la preuve de l'existence des comptes bancaires ouverts à l'étranger par les cadres incriminés.
Le 11, les deux enquêteurs du service de sécurité de Renault à l'origine du rapport accusant les trois cadres sont placés en garde à vue, tandis que l'affaire s'oriente vers une simple escroquerie. Les entraides judiciaires sollicitées auprès de la Suisse et du Liechtenstein montrent que les comptes bancaires évoqués par ces enquêteurs n'existent pas.
Le 13, l'un des deux enquêteurs de Renault est mis en examen pour « escroquerie en bande organisée ».
Le 14, Carlos Ghosn, P.-D.G. de Renault, reconnaît avoir été trompé. Il présente ses excuses et promet réparation aux trois cadres licenciés qui ont été innocentés. Carlos Ghosn, son numéro deux et les autres cadres dirigeants du constructeur déclarent renoncer à la part variable de leur rémunération et à tout bénéfice de stock-options pour 2011 et promettent une réforme de la gouvernance de l'entreprise.
Le 17, Christine Lagarde et Éric Besson, respectivement ministre de l'Économie et ministre de l'Industrie, reçoivent les dirigeants de Renault, dont l'État possède 15 p. 100 du capital, pour leur demander de tirer les conséquences de cette affaire « en termes de responsabilités individuelles ».