9-17 novembre 2020
Pérou. Destitution du président Martín Vizcarra
Le 9, le Parlement vote la destitution du président Martín Vizcarra pour « incapacité morale permanente ». Celui-ci est accusé de corruption pour des faits qui n’ont encore fait l’objet d’aucune enquête judiciaire. Il avait échappé en septembre à une première tentative de destitution, sur un autre motif. Les réformes entreprises par Martín Vizcarra, qui entend combattre la corruption, sont désapprouvées par de nombreux parlementaires, eux-mêmes sous le coup de diverses enquêtes judiciaires. Le président du Congrès Manuel Merino, un ultraconservateur, assure l’intérim à la tête de l’État. La destitution de Martín Vizcarra entraîne des manifestations de dizaines de milliers de personnes à travers le pays, inhabituelles par leur ampleur. De son côté, l’Organisation des États américains exprime sa « profonde préoccupation » et demande au Tribunal constitutionnel péruvien de se prononcer sur « la légalité et la légitimité » de la destitution de Martín Vizcarra.
Le 14, la répression des manifestations, qui se poursuivent, fait au moins deux morts.
Le 15, Manuel Merino annonce sa démission.
Le 16, le Congrès désigne à sa tête Fernando Sagasti, une figure consensuelle, membre du parti Morado (centre) qui avait voté contre la destitution de Martín Vizcarra. La procureure générale Zoraida Ávalos annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire pour abus d’autorité, homicides involontaires et disparitions forcées contre Manuel Merino, son Premier ministre et son ministre de l’Intérieur, à la suite des violences policières des jours précédents.
Le 17, Fernando Sagasti prend ses fonctions de chef de l’État par intérim.