9-19 juillet 2021
Maroc. Condamnation des journalistes Soulaimane Raissouni et Omar Radi
Le 9, le tribunal de Casablanca condamne le journaliste Soulaimane Raissouni, rédacteur en chef du quotidien Akhbar al-Yaoum – qui a cessé de paraître en mars –, à cinq ans de prison pour « viol avec violence et séquestration ». En détention préventive depuis mai 2020, celui-ci observe une grève de la faim depuis trois mois.
Le 12, le département d’État américain se déclare « préoccupé » par « l’impact négatif de l’affaire sur les libertés d’expression et d’association au Maroc ».
Le 19, la cour d’appel de Casablanca condamne le journaliste d’investigation Omar Radi, en détention préventive depuis juillet 2020, à six ans de prison pour « viol » et « atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’État ». Cette dernière accusation se réfère à des « intelligences » qu’aurait nouées Omar Radi avec des « agents étrangers » en vue de « nuire à la situation diplomatique du Maroc ». En juin 2020, Amnesty International avait révélé que le téléphone d’Omar Radi avait été infiltré par le logiciel espion Pegasus, utilisé par Rabat. Omar Radi comme Soulaimane Raissouni nient les accusations portées contre eux. Les associations de défense des droits humains accusent la justice marocaine d’instrumentaliser des affaires de mœurs aux dépens de militants en faveur de la liberté d’expression.