9-20 mars 2008
France. Poussée de la gauche aux élections locales
Le 9, les résultats du premier tour des élections municipales sont marqués par une progression de la gauche. La droite résiste toutefois dans ses fiefs traditionnels. Les listes de gauche obtiennent 47,4 p. 100 des suffrages contre 44,4 p. 100 pour les listes de droite. Le taux de participation s'élève à 66,5 p. 100. Parmi les villes de plus de 100 000 habitants, la gauche conserve Besançon, Dijon, Le Mans, Limoges, Lyon et Nantes; elle reconquiert Rouen, perdue en mars 2001. Le Parti communiste témoigne d'une résistance inattendue et les Verts améliorent leurs résultats. La droite conserve Bordeaux et Toulon. Le Mouvement démocrate (Modem) obtient des résultats mitigés, se plaçant en position d'arbitre dans plusieurs villes. Le Front national apparaît en net recul. Le premier tour des élections cantonales, qui se déroulent le même jour dans la moitié des cantons, se traduit par une légère progression de la gauche par rapport au scrutin de mars 2004: celle-ci obtient 47,8 p. 100 des suffrages contre 40,7 p. 100 pour la droite.
Le 16, les résultats du second tour des élections municipales et cantonales amplifient la poussée de la gauche au niveau local. François Hollande, premier secrétaire du P.S., estime que « le président de la République est obligé d'entendre le message des Français » et de « corriger sa politique », tandis que le Premier ministre François Fillon remarque que la gauche n'a que « partiellement » reconquis ses positions perdues après le scrutin de 2001, et interprète le message des électeurs comme une demande de « poursuivre les réformes ». La gauche conserve les municipalités d'Angers, Brest, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Montpellier, Montreuil, Paris, Rennes, Tours et Villeurbanne; elle reprend à la droite celles d'Amiens, Argenteuil, Caen, Metz, Reims, Saint-Denis, Saint-Étienne, Strasbourg et Toulouse. La droite conserve Aix-en-Provence, Boulogne-Billancourt, Le Havre, Marseille, Nancy, Nice, Nîmes, Orléans et Perpignan; elle enlève Mulhouse à la gauche. L'échec de François Bayrou à Pau illustre la défaite du Modem. Le Parti communiste perd deux de ses bastions en Seine-Saint-Denis, Aubervilliers et Montreuil, cette dernière municipalité étant emportée par les Verts. Le taux de participation est en baisse, à 65 p. 100.
Le 20 se déroule l'élection des présidents de conseils généraux. La gauche conquiert la présidence dans 8 départements – Ain, Allier, Corrèze, Indre-et-Loire, Lot-et-Garonne, Deux-Sèvres, Somme et Val-d'Oise – et en contrôle au total 58 sur 101. La droite conquiert les Hautes-Alpes et Mayotte et détient ainsi 43 présidences de conseil général – dont 3 reviennent au Modem dans le cadre d'accords avec des élus de droite.