9-23 juin 2019
Chine. Mobilisation à Hong Kong contre le projet de loi sur l’extradition
Le 9, environ un million de personnes manifestent contre le projet de loi qui vise à faciliter les procédures d’extradition vers les pays avec lesquels la Région administrative spéciale (RAS) n’a pas d’accord – dont la Chine continentale –, qui contrevient selon eux au principe d’autonomie juridique de Hong Kong. Ce texte répond à une demande de certaines institutions internationales qui estiment que l’absence d’accord d’extradition nuit à la lutte contre le crime organisé. Le projet de loi doit être examiné en urgence au Parlement le 12. Il suscite une mobilisation croissante de ses détracteurs depuis fin mars. Le camp démocrate y est hostile, tout comme les milieux d’affaires, pourtant favorables à Pékin, qui craignent les poursuites pour corruption de la part des autorités chinoises. Les manifestants réclament également la démission de la chef de l’exécutif Carrie Lam.
Le 12, l’exécutif repousse l’examen du projet de loi, tandis que la police réprime violemment les manifestations aux abords du Parlement et procède à des arrestations. À l’automne 2014, la « révolution des parapluies », mouvement contre la limitation du suffrage universel pour l’élection du chef de l’exécutif, avait déjà mobilisé des centaines de milliers de manifestants.
Le 15, Carrie Lam, qui n’est pas soutenue par le camp pro-Pékin, annonce la suspension du projet de loi controversé, alors que les manifestants continuent d’en réclamer le retrait. La mort accidentelle d’un manifestant suscite une vive émotion.
Le 16, quelque deux millions de personnes – sur sept millions quatre cent mille habitants – manifestent contre les atteintes portées par Pékin au principe « un pays, deux systèmes » qui doit régir ses relations avec la RAS jusqu’en 2047. La police n’intervient pas.
Le 18, Carrie Lam reconnaît sa responsabilité dans la situation et présente de « sincères excuses ».
Le 23, l’Alliance démocratique pour l’amélioration et le progrès de Hong Kong, principal parti – pro-Pékin – de la RAS, déclare qu’il n’est pas opposé au retrait du texte. Les manifestants poursuivent leur mobilisation, alternant marches et blocus de routes et de bâtiments officiels.